La planète Terre a besoin d’environ 950 milliards de dollars par an pour la restauration et la protection de ses écosystèmes vitaux pour le maintien des moyens de subsistance des populations et aujourd’hui menacés. En effet, seuls 121 milliards de dollars en moyenne sont alloués chaque année à la conservation de la biodiversité. Pour combler ce déficit de financement, les gouvernements, les acteurs du secteur privé, les ONG et les communautés doivent collaborer afin de mobiliser et d’allouer efficacement des ressources à la conservation de la biodiversité.
Depuis son lancement en 2012, l’Initiative pour le financement de la biodiversité du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD-BIOFIN) a joué un rôle important en aidant 41 pays à travers le monde à élaborer des plans de financement de la biodiversité et à mobiliser des ressources pour les efforts de conservation. Son approche innovante permet aux pays de mesurer les dépenses actuelles en matière de biodiversité, de déterminer les besoins financiers et d’identifier des solutions de financement appropriées pour combler les écarts en matière de financement de la biodiversité au niveau national. En 2024, 91 pays supplémentaires se lanceront dans cette aventure avec l’aide du Fonds pour l’environnement mondial et du PNUD-BIOFIN.
Chaque année, le PNUD-BIOFIN organise des dialogues régionaux dans le monde entier afin d’échanger les meilleures pratiques et d’affiner les stratégies, les mécanismes et la méthodologie. Du 3 au 5 avril, le 10e dialogue régional africain sur le financement de la biodiversité s’est tenu à Blantyre, au Malawi. Plus de 70 experts en financement de la biodiversité et responsables gouvernementaux de 16 pays se sont réunis pour partager leurs expériences, discuter de la mise en œuvre efficace des plans de financement de la biodiversité et explorer les possibilités de solutions financières.
« Au niveau mondial, nous avons catalysé 400 millions de dollars et débloqué 1 milliard de dollars de financement public à des fins de conservation. Nous collaborons avec les communautés locales, la société civile, les parcs nationaux, les entités privées et les organisations gouvernementales pour garantir le financement nécessaire à la réalisation des objectifs de biodiversité sur le terrain », a déclaré Bruno Mweemba, conseiller technique de BIOFIN.
Le Malawi a rejoint le partenariat mondial BIOFIN en 2018 et a identifié un besoin de 93 millions de dollars US pour la période 2020-2025 afin d’atteindre les objectifs nationaux et infranationaux en matière de biodiversité décrits dans la stratégie et le plan d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB). Le programme BIOFIN au Malawi a élaboré un plan de financement de la biodiversité, décrivant les solutions de financement prioritaires à mettre en place pour combler cet écart.
« La biodiversité est un moteur majeur du développement économique et social au Malawi, contribuant de manière significative à la sécurité alimentaire, à l’écotourisme, aux avantages sociaux, aux loisirs et à la création d’emplois dans divers secteurs. Malgré son importance, la biodiversité n’était pas une priorité auparavant. L’examen des dépenses nationales en faveur de la biodiversité réalisé par BIOFIN a facilité l’intégration complète de la biodiversité dans les agendas de planification et les systèmes financiers nationaux. Nous avons identifié 11 solutions de financement pour générer 6,3 millions de dollars US entre 2021 et 2025 au Malawi », a déclaré Hilton Msamali, coordinateur technique national de BIOFIN au Malawi.
Michael Bizwick Usi, a déclaré : « La conservation a un coût énorme, il faut de l’argent pour recruter les ressources humaines qui protègent notre biodiversité, éliminer les espèces exotiques envahissantes, réduire le braconnage, prévenir la déforestation et maintenir les services écosystémiques ». Il a ajouté que « l’augmentation des dépenses budgétaires consacrées à la conservation de la biodiversité n’est pas seulement un impératif moral, mais aussi un investissement dans notre avenir collectif. Nous devons agir rapidement et de manière décisive pour donner la priorité à la conservation de la biodiversité dans le budget national et démontrer l’engagement de notre pays à préserver la richesse de la biodiversité pour un développement économique durable ».
Le dialogue régional a porté sur diverses possibilités de financement de la biodiversité, notamment la participation du secteur financier, les incitations positives, les investissements à impact, la réaffectation des subventions nuisibles et l’engagement communautaire. Les participants ont discuté des paiements pour les services écosystémiques, des solutions de financement numérique et d’autres sujets. Lors de la 15e Conférence des Parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB), les pays se sont engagés à mettre à jour leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité et leurs plans de financement de la biodiversité, qui sont essentiels pour combler les déficits de financement de la biodiversité et mettre en œuvre le Cadre Mondial pour la Biodiversité de la CDB au niveau national. Les participants ont discuté de la manière dont les pays peuvent maximiser leur impact sur les efforts de conservation de la biodiversité en intégrant ces deux plans.
Le financement de la biodiversité est essentiel pour la durabilité de l’environnement, le bien-être humain et la réalisation des objectifs de développement mondiaux.